Nous avons coutume de traiter l’immersif de façon très technique ou très pragmatique. En effet, le secteur a encore à convaincre qu’il est bien plus qu’une lubie de technophiles amateurs de gadgets et de jeux vidéos, nous en parlions d’ailleurs dans cet article. Mais pour une fois, permettons-nous en parlant de narration, d’envisager l’immersif avec un regard et un vocabulaire plus imagés, plus cinématographiques peut-être, même si vous verrez que les éléments qui seront abordés ici sont tout aussi sérieux que de belles statistiques de rétention d’information.
Aller au-delà de l’exercice
Eh oui, la formation est encore, on le sait, souvent conçue dans un schéma très rigide. On apprend en écoutant, en répétant, en appliquant scrupuleusement une méthode pour aller au bout d’un exercice. Cela convient très bien à certaines personnes bien sûr, mais pas à tous. Et c’est aussi le cas parfois dans le monde de l’immersif. On retrouve une reproduction stricte de la réalité ou alors des tentatives de retrouver la “bonne” ambiance d’une formation 2D sous casque ou à 360°… Mais on oublie peut-être la force de la narration.
Parce qu’être immergé dans une situation concrète en virtuel, c’est l’occasion de “vivre” ce qui n’arrive jamais en formation. On a la possibilité de donner plus de contexte et d’intensifier le rôle de l’apprenant pour qu’il mémorise plus profondément.
On veut de l’action !
On sait que les émotions aident à ancrer plus profondément les apprentissages. Alors imaginez une formation sur la gestion d’une pathologie particulière pour des infirmiers et infirmières.
Au lieu de les placer devant un mannequin et de leur demander simplement de mettre dans l’ordre les étapes de la procédure de prise en charge, on peut ajouter au scénario les proches du patient qui s’inquiètent – en voix off par exemple – comme si l’apprenant se remémorait leurs mots quand ils ont amené le patient à l’accueil des urgences.
On pourra aussi demander à l’apprenant de commenter la procédure, en exprimant au fur et à mesure ce qu’il fera si le cas s’avère plus compliqué que prévu puis comment il rassurera les proches une fois la procédure exécutée.
Enfin, on pourra lui donner un feedback en lui montrant le résultat de son travail grâce aux remerciements des proches du patient par exemple, ou bien avec le retour du patient lui-même en faisant une ellipse jusqu’au moment où il viendra remercier le soignant après sa période de convalescence.
N’hésitez pas à ajouter un peu de musique “cliché” par exemple – on en trouve facilement en libre de droits. Cela permettra d’accompagner la fin de l’expérience – surtout sous casque – et amènera une connivence amusée et donc une dernière émotion positive avant de terminer le module.
Vous le voyez, ne pas se limiter au scénario permet à l’apprenant de s’immerger plus avant dans la situation, mais aussi de prendre confiance face à l’apprentissage et de mesurer le sens de son travail pour l’organisation voire pour la société.
La narration c’est aussi faire un peu de magie
De simples artifices de narration permettent de réaliser ce genre de scénario assez simplement, pas besoin de mobiliser mille comédiens et figurants pour faire un péplum. La voix off, une vidéo 2D intégrée comme un souvenir, l’apport d’une nouvelle consigne très concrète au milieu de l’exercice ou même la simple apparition d’un texte comme si l’apprenant recevait un SMS…. Il y a mille façons simples d’amener un poil de dramaturgie dans vos modules pour faire de l’apprenant le héros de sa formation.
Les résultats en terme d’apprentissage, mais aussi dans le rapport des apprenants à leur formation en sera très fortement amélioré, croyez-en notre expérience !
Et vous, avez-vous des souvenirs de modules qui ont su transporter les participants grâce à un peu de narration ? Ou peut-être avez-vous des souvenirs forts en étant à la place de l’apprenant ?
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